LE CONTEXTE |
Cela avait déjà été annoncé en mai 2021, lors d’un comité technique d’administration centrale, M. DARMANIN veut augmenter la contribution du ministère de l’intérieur à l’opération de relocalisation en province des services centraux ministériels engagée en 2019.
L’objectif est d’envoyer 1500 agents du ministère de l’intérieur revitaliser nos provinces (soit 10% des effectifs d’administration centrale, tous périmètres confondus) !
Face au mécontentement grandissant des citoyens et des élus qui dénoncent des inégalités croissantes entre les grandes métropoles d’une part et les villes moyennes et rurales de l’autre, ainsi que la disparition des services publics ou privés de proximité, le Gouvernement a dégainé, fin 2019, la vieille recette des délocalisations, rebaptisées pour l’occasion « relocalisations ».
Fin 2019, le 4 ème comité interministériel de la transformation publique avait arrêté une liste de services relocalisés qui concernait 6 000 postes de la fonction publique de l’Etat.
Il était prévu alors que le ministère de l’intérieur ne contribue qu’à hauteur de 102 ETP.
Cela a sans doute été jugé insuffisant par M. DARMANIN qui a été responsable de la relocation de plus de 3000 emplois quand il était ministre de l’action et des comptes publics.
Il a donc revu la copie du ministère de l’intérieur à la hausse !
LES ANNONCES DE M. ALBERTINI |
SERVICES CONCERNES
Ce sont toutes les directions ou opérateurs et tous les périmètres qui sont potentiellement concernés et qui ont été sollicités.
M .ALBERTINI a communiqué la liste des services du SG dont la relocatisation était actée à ce stade. 180 postes sont concernés:
- DEPAFI : CPFI
- DMAT : Mission de sécurisation des titres
- Service central des armes et explosifs
- DNUM : Sous-direction de la coordination des acteurs SIC et services transverses
- SDRF : section production et animation pédagogique
- DGSCGC : Inspection générale de la sécurité civile, Agence du numérique de la sécurité civile
- DSR : BNDC
Il a ajouté que le devenir de l’OFII et de l’OFPRA était également à l’étude.
Nous n’avons pas pu savoir s’il y avait des effectifs cibles par périmètre. Il nous a en revanche indiqué qu’il n’y en avait pas par direction.
La DGPN procèdera aux annonces relatives au périmètre police, idem pour la DGGN.
CHOIX DES SITES
Concernant leur implantation future, il a indiqué que c’était trop tôt pour le savoir.
Les services et collectivités locales ont jusqu’à la fin du mois d’octobre pour proposer des locaux d’accueil
DIALOGUE SOCIAL SUR LES SERVICES ET LES SITES
Le SG a été clair : la concertation ne portera que sur le choix des sites d’accueil et pas sur le choix des services !
Les représentants des personnels seront associés à l’analyse des offres territoriales et seront conviées au comité de sélection des sites.
Les 1ers sites seront choisis en fin d’année 2021.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Le SG assure que les mesures d’accompagnement seront de tous ordres pour les agents qui suivront la délocalisation.
Les mesures financières sont claires :
- Maintien des primes de centrale. Tous les agents qui seront affectés, y compris ultérieurement, dans ces services, percevront les primes de centrale ;
- Mise en œuvre du dispositif de restructuration des services et de l’allocation d’aide à la mobilité des conjoints.
Concernant les agents qui ne voudront pas suivre la relocalisation, la DRH assure mettre en place un dispositif d’aide à la mobilité.
CALENDRIER
Les premières relocalisations prendront effet en 2023.
LA CFDT S’INQUIETE POUR LES AGENTS QUI SONT OU QUI SERONT CONCERNES MALGRE LE DISCOURS DE M.ALBERTINI QUI SE VOULAIT RASSURANT |
POURQUOI ?
- L’objectif chiffré fixé a priori par M.DARMANIN est arbitraire, puisqu’il ne s’appuie sur aucune analyse préalable portant sur la pertinence, la faisabilité et les impacts des relocalisations,
- Aucune concertation n’est prévue pour le choix des services à relocaliser.
- Il s’agit d’une démarche politique, qui ne répond pas aux attentes des citoyens qui demandent des services de proximité.
- Il existe des risques majeurs de désorganisation des services concernés que ce soit durant la période transitoire d’avant départ ou de la période post relocalisation, faute en particulier d’effectifs suffisants ou suffisamment formés.
- Certains agents risquent de se trouver isolés, loin de leur collectif de travail. Les perspectives de carrière et de mobilité seront en outre restreintes pour les fonctionnaires qui accepteront de suivre leur service.
- Des surcoûts de fonctionnement et immobiliers seront inévitables et ont été déjà dénoncés lors d’opérations de délocalisation menées dans les années 90.
- Nous doutons, d’expérience, de l’efficacité des mesures d’accompagnement RH, malgré la bonne volonté évidente des services concernés, pour les agents qui ne souhaiteront pas suivre la relocalisation, en particulier en ce qui concerne la recherche d’un nouveau poste.
CONCLUSION
CES MESURES DE RELOCALISATION VONT FRAGILISER UNE MAJORITE D’AGENTS, MAIS AUSSI LES SERVICES CONCERNES, POUR UN ENJEU DONT L’EFFICACITE EN TERMES DE REEQUILIBRAGE TERRITORIAL EST LOIN D’ETRE PROUVEE. |